samedi 24 juillet 2010

Pourquoi faire simple quand on peut fair compliqué


L’effondrement des modèles économiques complexes



En 1988, nous apprend Clay Shirky, Joseph Tainter a écrit un livre qui s’intitulait The Collapse of Complexe Societies(L’effondrement des sociétés complexes), livre dans lequel Tainter s’intéressait à plusieurs civilisations qui avaient atteint un haut degré de sophistication avant de s’effondrer brutalement : les Romains et les Mayas notamment. Ce que cherchait Tainter, c’était des causes communes à l’effondrement de ces civilisations très différentes les unes des autres. La conclusion à laquelle il est arrivé est la suivante : ces sociétés ne se sont pas effondrées malgré la sophistication à laquelle elles étaient arrivées, mais précisément à cause de cette sophistication. Voici comment Jospeh Tainter explique les choses : pour de multiples raisons, un groupe de personnes se trouve avec un surplus de ressources. La gestion de ce surplus rend les sociétés plus complexes : l’agriculture exige des compétences mathématiques, le stockage des céréales nécessite de nouvelles constructions, etc. Au début, la valeur marginale de cette complexité est positive chaque degré supplémentaire de complexité se rembourse, et même au-delà… mais le temps allant, la loi des rendements décroissants diminue la valeur marginale jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement. Et à partir de ce moment-là, tout degré de complexité supplémentaire est un coût pur.
L’addition des degrés de complexité dont la bureaucratie est un exemple finit par rendre une société si rigide que, quand survient une grosse crise, elle s’effondre. Evidemment, on peut se demander pourquoi ces sociétés, quand elles sont face à une situation de crise, ne font pas machine arrière, vers moins de complexité ? La réponse de Tainter est simplissime : si ces civilisations n’arrivent pas à aller vers moins de complexité, ce n’est pas parce qu’elles ne le veulent pas, c’est parce qu’elles ne peuvent pas. Dans de tels systèmes, il devient impossible de faire juste un peu plus simple. Même quand des ajustements raisonnables suffiraient, les élites – c’est-à-dire ceux qui profitent de la complexité -, ont tendance à résister à ces ajustements, jusqu’au moment où tout devient brusquement et dramatiquement plus simple, jusqu’au moment de l’effondrement.
Notre société française n'est elle pas comme cela : de plus en plus compliqué. Chaque réforme chaque minitre ajoute un peu plus de complexité au système et le rends encore d'avantage incontrôlable, ingérable. Le système ne pense qu'a sa propre survie. 

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